Page:Hugo - Les Misérables Tome III (1890).djvu/351

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et il ajouta tout bas :

— Regarde-le bien, ma femme !

M. Leblanc avait repris le bras de la belle jeune fille et se tournait vers la porte.

— À ce soir, mes amis, dit-il.

— Six heures ? fit Jondrette.

— Six heures précises.

En ce moment le pardessus resté sur la chaise frappa les yeux de la Jondrette aînée.

— Monsieur, dit-elle, vous oubliez votre redingote.

Jondrette dirigea vers sa fille un regard foudroyant accompagné d’un haussement d’épaules formidable.

M. Leblanc se retourna et répondit avec un sourire :

— Je ne l’oublie pas, je la laisse.

— Ô mon protecteur, dit Jondrette, mon auguste bienfaiteur, je fonds en larmes ! Souffrez que je vous reconduise jusqu’à votre fiacre.

— Si vous sortez, repartit M. Leblanc, mettez ce pardessus. Il fait vraiment très froid.

Jondrette ne se le fit pas dire deux fois. Il endossa vivement la redingote brune.

Et ils sortirent tous les trois, Jondrette précédant les deux étrangers.