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Et je lui dis : « Pourquoi mourir ? »
Il me répondit : « Pourquoi vivre ? »
Puis il reprit : « Je me délivre.
Adieu ! je meurs. Néron-Scapin
Met aux fers la France flétrie… »
— On ne peut pas vivre sans pain ;
On ne peut pas non plus vivre sans la patrie. —

« … Je meurs de ne plus voir les champs
Où je regardais l’aube naître,
De ne plus entendre les chants
Que j’entendais de ma fenêtre.
Mon âme est où je ne puis être.
Sous quatre planches de sapin,
Enterrez-moi dans la prairie. »
— On ne peut pas vivre sans pain ;
On ne peut pas non plus vivre sans la patrie. —


Jersey, 13 avril 1853.