Page:Hugo - Les Châtiments (Hetzel, 1880).djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XI

LE PARTI DU CRIME


« Amis et frères ! en présence de ce gouvernement infâme, négation de toute morale, obstacle à tout progrès social, en présence de ce gouvernement meurtrier du peuple et violateur des lois, de ce gouvernement né de la force et qui doit périr par la force, de ce gouvernement élevé par le crime et qui doit être terrassé par le droit, le français digne du nom de citoyen ne sait pas, ne veut pas savoir s’il y a quelque part des semblants de scrutin, des comédies de suffrage universel et des parodies d’appel à la nation ; il ne s’informe pas s’il y a des hommes qui votent et des hommes qui font voter, s’il y a un troupeau qu’on appelle le sénat et qui délibère et un autre troupeau qu’on appelle le peuple et qui obéit ; il ne s’informe pas si le pape va sacrer au maître-autel de Notre-Dame l’homme qui — n’en doutez pas, ceci est l’avenir inévitable — sera ferré au poteau par le bourreau ; — en présence de M. Bonaparte et de son gouvernement, le citoyen digne de ce nom ne fait qu’une chose et n’a qu’une chose à faire : charger son fusil, et attendre l’heure.
« Jersey, 31 octobre 1852. »
(Déclaration des proscrits républicains de Jersey, à propos de l’empire, publiée par le Moniteur, signée pour copie conforme :
Victor Hugo, Faure, Fombertaux.)
« Nous flétrissons de l’énergie la plus vigoureuse de notre âme les ignobles et coupables manifestes du parti du crime. »
(Riancey, Journal l’Union, 22 novembre.)
« Le parti du crime relève la tête. »
(Tous les journaux élyséens en chœur.)


Ainsi ce gouvernant dont l’ongle est une griffe,
Ce masque impérial, Bonaparte apocryphe,