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Sans qu'on lui puisse enfin présenter la quittance !
Le pape est avec Dieu tête à tête, et le tance.
Quoi ! l'on ne peut au lys des champs, pris au collet,
Dire : pour les besoins du culte, s'il vous plaît !
Quoi ! la vague, lavant les gouffres insondables,
Couvre l'énormité des plages formidables,
Quoi ! l'écume jaillit jusqu'à cette hauteur
Sans retomber liard dans la main du quêteur !
Oh ! si le prêtre enfin pouvait jeter sa serre
Sur la vie, et la prendre à Dieu, son adversaire !
Quel hosanna le jour où la fleur, le buisson,
Le nid, devraient payer au curé leur rançon !
Le jour où l'on pourrait mettre une bonne taxe
Sur l'usage que fait le pôle de son axe,
Chicaner sa caverne au lion, et tricher
L'eau que boit le moineau dans le creux du rocher !

Donc, viatique, psaume et vêpres, scapulaires,
Madones à clouer sur le bec des galères,
La vertu du chrétien, la liberté du juif,
Tout est en magasin et tout a son tarif.

Et les nécessités d'exploits hideux que crée
Cette vente à l'encan de la chose sacrée !
Ces pillages où Rome a plusieurs portions !
Ces envahissements et ces extorsions