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Plus bas encor s’en vont dans l’ombre expiatoire
80Des mondes dont la mort même ignore l’histoire,
            Où le mal tord ses derniers nœuds,
Cieux où toute lueur expire évanouie,
À qui, dans la noirceur de leur brume inouïe,
            Tibère apparaît lumineux.

85Quelques-uns ont été des édens et des astres.
Et l’on voit maintenant, tout chargés de désastres,
            Rouler, éteints, désespérés,
L’un semant dans l’espace une effroyable graine,
L’autre traînant sa lèpre et l’autre sa gangrène,
            90Ces noirs soleils pestiférés !

Et squelettes sans tête et crânes sans vertèbres,
Mages étudiant de lugubres algèbres,
            Tous les maux par Satan rêvés,
Vices, hydres, dragons, sont là ; l’horreur sanglote ;
95Ils passent ; à l’avant le néant, leur pilote,
            Regarde avec ses yeux crevés.