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Je veux être ici-bas libre, ailleurs responsable,
Je suis plus qu'un brin d'herbe et plus qu'un grain de sable ;
Je me sens à jamais pensif, ailé, vivant.

                                     *

Ce n'est point vers la nuit que je crie en avant !
Mourir n'est pas finir, c'est le matin suprême.
Non ! je ne donne pas à la mort ceux que j'aime !
Je les garde, je veux le firmament pour eux,
Pour moi, pour tous, et l'aube attend les ténébreux ;
L'amour en nous, passants qu'un rayon lointain dore,
Est le commencement auguste de l'aurore ;