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Certe, Aristote est grand, mais j'aime mieux Socrate.
Ah ! la science est belle et sublime, et je hais
Quiconque met obstacle à ses profonds souhaits ;
Elle prend dans le piége auguste de ses règles
Les vérités au vol comme on prendrait des aigles,
Elle sonde le fait, le chiffre, l'élément ;
Elle est vaste à ce point qu'il semble par moment
Que son puissant compas fait le tour de l'espace.
Mais pourtant quelque chose en l'homme la dépasse,
C'est la vertu. Quelqu'un est plus grand qu'elle, et va
Où jamais le calcul le plus haut n'arriva,
Quelqu'un sait mieux trouver l'or que roule le fleuve,
Quelqu'un voit mieux, quelqu'un prouve plus que la preuve,
C'est toi, Zénon, qui luis ; c'est toi, Baudin, qui meurs !
Par la sérénité superbe de ses mœurs
Sparte fait plus qu'aucun docteur par sa doctrine.
Quoi ! c'est zéro ce cœur qui bat dans ma poitrine !
Quoi ! la chimie est tout ! Quand j'ai mon résidu,
Un peu de cendre, un peu d'ombre, rien ne m'est dû !
La statique prouvant, non le droit, mais la force,