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« Me voici. Vois ma face ; et sache que j'existe. « Ô malheureux, regarde en toi-même et sois triste. « Une main t'a saisi ; « Comme une vision rappelle-toi le monde ; « Ceci c'est ma clarté ; le reste est nuit profonde ; « C'est moi qui suis ici !

« Sache que c'était moi qui t'avais mis au faîte. « Le jour où, proclamé roi, pontife et prophète, « Joyeux, tu te courbas, « Tandis qu'on t'enivrait d'un hymne de victoire, « Et que tout l'univers te chantait dans ta gloire, « Je t'ai parlé tout bas ;

« Je t'ai dit : — Mastaï, je te charge des hommes. « Voici la clef du coffre et le compte des sommes « Qu'il faudra rendre un jour. « Sois le gardien sublime et le grand solitaire. « C'est toi qui veilleras au centre de la terre « Sur le haut de ma tour,