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L'horrible intérieur d'un sépulcre infini. Cependant un reflet sur mon cercueil jauni Me fit tressaillir, mais tout restait immobile ; Et je vis dans cette ombre une lueur tranquille, Un flamboiement profond, fixe, silencieux, Pareil à la clarté que ferait à nos yeux Derrière un rideau noir une torche allumée. Et nul bruit ne sortait de l'ombre inanimée ; Car, sachez-le, vivants, hors du clair firmament, L'affreuse immensité se tait lugubrement. Cette clarté semblait, à la fois vie et flamme, Regarder comme un œil et penser comme une âme ; Ce n'était cependant qu'un voile, et l'on sentait Derrière la lueur quelqu'un qui méditait.


                                       III

Ce flamboiement flottant sur les nuits éternelles Entrait de plus en plus dans mes vagues prunelles ; Je compris où j'étais et j'eus un tremblement ; Car soudain j'aperçus, dans ce rayonnement