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C’est là que l’inconnu perd enfin patience.
Vous autres vous vivez ; mais l’âme, sans le corps,
Est nue et tremble ; il faut qu’elle écoute. En dehors
Des bonnes actions qu’ils peuvent avoir faites,
S’ils ne sont ni docteurs, ni mages, ni prophètes,
Je n’ai pas de raison pour respecter les morts.
Honte aux vils trépassés que hante le remords,
Mêlé dans leur sépulcre au miasme insalubre !
Le fantôme est là seul sous le plafond lugubre,
Je m’ajoute aux vautours, je m’ajoute aux corbeaux.
Je sais que ce n’est point un de ces grands tombeaux
Où Rachel songe, où Jean médite, où pleure Électre,
Je me dresse, et je crache à la face du spectre.


                                                 II