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fantômes sacrés ! ô spectres radieux !
Leur front serein contemple et la terre et les cieux ;
Le temps n’altère pas leurs traits indélébiles ;
Ils ont cet air profond des choses immobiles ;
Ils ont la nudité, le calme et la beauté ;
La nature en secret sent leur divinité ;
Les pleurs mystérieux de l’aube les arrosent.
Et je ne comprends pas comment les hommes osent,
Eux dont l’esprit n’a rien que d’obscures lueurs,
Montrer leur cœur difforme à ces marbres rêveurs.