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Durs au bigot, fatals au cuistre, Ils promènent à petit bruit Une lueur gaie et sinistre Dans le grand bagne de la nuit.

Escobar est le chat qui rôde Et fuit, mais Voltaire est le lynx. Ils font, sans pitié pour la fraude, Rire la Gaule au nez du sphinx.

Ces douteurs ont frayé nos routes, Et sont si grands sous le ciel bleu Qu'à cette heure, grâce à leurs doutes On peut enfin affirmer Dieu !

Leur rouge lanterne nous mène. Ces contemplateurs du pavé, En fouillant la guenille humaine, Cherchaient le peuple, et l'ont trouvé.

Ils ont, dans la nuit où nous sommes, Retrouvé la raison, les droits, L'égalité volée aux hommes, En vidant les poches des rois.