Page:Hugo - La Légende des siècles, 3e série, édition Hetzel, 1883.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée

Levez vos cœurs, levez vos têtes. Allez où l'on a sur le front Le vaste espace, les tempêtes, Les étoiles, et pas d'affront.

Vous êtes faits comme les lyres, Et pleins d'altiers frémissements ; De profonds et vagues sourires Vous appellent aux firmaments.

Viens, nous lirons les livres sombres Des penseurs et des combattants, Pendant que Dieu fera des ombres Et des clartés dans le printemps.

Nous scruterons les maux, les guerres, Et le creux fatal qu'a laissé Le pied tragique de nos pères Dans l'âpre fange du passé.

Nous examinerons les songes, L'autel, les korans, les clergés, Les spectres mêlés aux mensonges, Les dieux mêlés aux préjugés.