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Tu sembles une note adorable ajoutée
Au concert qu'ici-bas l'âme écoute enchantée ;
Car la femme est de tout le divin complément,
Car dans l'hymne éternel rien n'est faux, rien ne ment,
Et la nature, voix profonde, chante juste.

Viens, nous habiterons un coin de terre auguste
Que je connais ; un fleuve est dans ce paradis,
C'est le Diras, torrent superbe, qui jadis
Sortit de terre afin de secourir Hercule ;
Puis, jusqu'à l'horizon si le regard recule,
On voit le Sperchius, sorti des mêmes monts
Que le Diras, hanté par les mêmes démons,
Qui serpente et qui va se perdre aux mers de Crète,
Puis Thélos, devant qui le tonnerre s'arrête,
Car c'est là qu'autrefois, fronçant leurs noirs sourcils,
Les grands amphictyons songeaient, en cercle assis.