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Morus après Caton dans le cirque se couche ;
Le genre humain assiste au pugilat farouche
Des grands cœurs et des noirs destins.

L'énigme universelle est proposée à l'âme,
L'âme cherche ; la terre et l'eau, l'air et la flamme
Font le mal, triste vision !
Le vent, la mer, la nuit sont pris en forfaiture ;
Hélas ! que comprend-on ? Peu de la créature,
Et rien de la création.

Les faits, qui sont muets et qui semblent funèbres,
Surgissent au regard comme un bloc de ténèbres,
Et rien n'éclaire et rien ne luit ;
L'horizon est de l'ombre où l'ombre se prolonge,
Où se dresse, devant l'humanité qui songe,
Toute une montagne de nuit.

Le sombre sphinx Nature, accroupi sur la cime,
Rêve, pétrifiant de son regard d'abîme
Le mage aux essors inouïs.