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Quel est ce psaume énorme et que rien ne fait taire ?
Et qui donc chante, avec les souffles de la terre,
Avec le murmure des cieux,
Avec le tremblement de la vague superbe,
Les joncs, les eaux, les bois, le sifflement de l'herbe,
Le requiem mystérieux ?

Ô sépulcres ! j'entends l'orgue effrayant de l'ombre,
Formé de tous les cris de la nature sombre
Et du bruit de tous les écueils ;
La mort est au clavier qui frémit dans les branches,
Et les touches, tantôt noires et tantôt blanches,

Sont vos pierres et vos cercueils.