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I. L'homme est humilié de son lot

 
L'homme est humilié de son lot ; il se croit
Fait pour un ciel plus pur, pour un sort moins étroit ;
L'homme ne trouve pas de sa dignité d'être
Malade, las, souffrant, errant sans rien connaître,
Pareil au bœuf qui mange, au bouc qui s'assouvit,
Poudreux d'un pas qu'il fait, souillé d'un jour qu'il vit,
Fatigué du seul poids de l'heure vaine, esclave
Du lit qui le repose et du bain qui le lave ;
Il s'irrite, il s'indigne ; il se déclare enfin
Avili par la soif, insulté par la faim.