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Nous laissons aux maîtres les palmes Et les lauriers ; nous sommes calmes Tant qu'ils n'ont pas pris dans leur main Les étoiles diminuées, Tant que la fuite des nuées Ne dépend pas d'un souffle humain.

L'été luit, les fleurs sont écloses, Les seins blancs ont des pointes roses, On chasse, on rit, les ouvriers Chantent, et les moines s'ennuient ; Les vagues biches qui s'enfuient Font tressaillir les lévriers.

Oh ! s'il fallait que tu t'emplisses, Sultan, de toutes les délices Qui t'environnent, tu mourrais. Vis et règne, — la vie est douce. Le chevreuil couché sur la mousse Fait des songes dans les forêts ;

Monter ne sert qu'à redescendre ; Tout est flamme, puis tout est cendre ; La tombe dit à l'homme : vois !