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Toutes tremblent devant ta face ; Et que veut-on que cela fasse Au mystérieux océan ?

Vous avez chacun votre fête ; Sois le prince, il est la tempête, Lui l'éclair, toi l'yatagan, Vous avez chacun votre glaive ; Sous le sultan le peuple rêve, Le flot songe sous l'ouragan.

Nous travaillons pour l'un et l'autre. Cette double tâche est la nôtre, Et nous chantons ! Ô sombre émir, Tes yeux d'acier, ton cœur de marbre, N'empêchent pas le soir dans l'arbre Les petits oiseaux de dormir ;

Car la nature est éternelle Et tranquille, et Dieu sous son aile Abrite les vivants pensifs. Nous chantons dans l'ombre sereine Des chansons où se mêle à peine La vision des noirs récifs.