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N'a plus qu'un bras de mer de deux milles de large ;
Ce césar plie au poids du monde qui le charge ;
Du toit de son palais, il voit à l'orient
Les barbares tirer leurs sabres en riant ;
Son fils, Kyr Michaël, craint de livrer bataille.

Ici, quels chefs a-t-on ? qui ? de la valetaille.
Car vous n'obéissez qu'à plus petit que vous ;
Vous avez l'orgueil bas ayant le cœur jaloux.
Princes, l'infirmité de ce croulant empire,
C'est que toujours le moindre est choisi par le pire ;
Le cul-de-jatte est duc dans le camp des goîtreux.
Quant aux moines à casque, ils se battent entre eux,
Au lieu de s'occuper de notre délivrance.
Villiers de l'Ile-Adam, de la langue de France,
Guerroie Ugoccion, grand maître des portiers.
Une gorgone sort de tous ces bénitiers ;
Et le pape à servir des messes utilise
Azon cinq, général des troupes de l'église.
Le peu qui nous restait des bons vieux généraux
Meurt de votre dédain aidé de vos bourreaux ;
On oublie à Final don Fabrice, on expulse
Roger, on met au ban de l'empire Trivulce ;
Et l'ennemi s'avance, et vous n'avez plus là
Bélisaire pour faire échec à Totila.