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Ainsi furent punis certains hommes infâmes,
Car on n'épargne point qui n'a rien épargné ;
Et l'histoire les suit d'un regard indigné.

Moi, je ne juge pas ces justices sinistres ;
Je les vois, je n'ai point la garde des registres
Ni la revision des arrêts ; je n'ai pas
De signature à mettre au bas de ces trépas ;
C'est la chose de Dieu, non la mienne ; l'affaire
Le regarde, et non moi, vieux néant de la guerre,
Spectre qui vais traînant mes pas estropiés,
Et qui sens des douleurs sous la plante des pieds ;
Après tout, je ne suis ni mage ni prophète ;
Et que la volonté du ciel profond soit faite !
Rois, je n'apporte ici que l'avertissement.

Ô princes, vous pouvez crouler subitement.
Vous avez beau compter sur vos soldats horribles ;
Les comètes aussi sont fortes et terribles,
Elles vont à l'assaut du soleil rayonnant,
Elles font peur au ciel ; mais Dieu, rien qu'en tournant
Son doigt mystérieux vers les nuits scélérates,
Fait dans l'océan noir fuir ces astres pirates.