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Brusque aveu d’on ne sait quel profond firmament,
Recule, épouvanté par l’éblouissement.

Le soupirail est large et la brèche est béante.
Phtos y passe son bras, puis sa tête géante ;
Il regarde.


*


Il regarde.Il croyait, quand sur lui tout croula,
Voir l’abîme ; eh bien non ! L’abîme, le voilà.
Phtos est à la fenêtre immense du mystère.
Il voit l’autre côté monstrueux de la terre ;
L’inconnu, ce qu’aucun regard ne vit jamais ;
Des profondeurs qui sont en même temps sommets,
Un tas d’astres derrière un gouffre d’empyrées,
Un océan roulant aux plis de ses marées
Des flux et des reflux de constellations ;
Il voit les vérités qui sont les visions ;
Des flots d’azur, des flots de nuit, des flots d’aurore,
Quelque chose qui semble une croix météore,
Des étoiles après des étoiles, des feux