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Jardins, frontons ailés aux larges envergures,
Portiques, piédestaux qui portez des figures
Au geste souverain,
Et qui, du haut des caps que votre masse encombre,
Ajoutez à la mer vaste et sinistre l’ombre
Des déesses d’airain,

Acropole où l’on vient des confins de la terre,
Tour du Bœuf, où Jason, raillant le Sagittaire,
Vint sonner du buccin,
Qui fais aux voyageurs, vains comme les abeilles
Et vivants par leurs yeux avides de merveilles,
Braver le Pont-Euxin,

Ô temple Acrocéraune, ô pilier d’Érythrée,
Fiers de votre archipel, car c’est la mer sacrée,
La mer où luit Pylos,
Ses vagues ont noyé la horde massagète,
Et, comme le vent vient de la montagne, il jette
Des plumes d’aigle aux flots,

Chéops bâtie avec un art épouvantable,
Si terrible qu’à l’heure où, couché dans l’étable,
Le chien n’ose gronder,