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Cachez dans le ravin des gardes à genoux.
Faites le guet.

Tous s’en vont. Il ne reste que des pointes de piques presque indistinctes dans un pli du ravin.
Il commence à neiger.
Crépuscule. Noirceur croissante de la tour et de la montagne. Un enfant paraît dans un coude du rocher. C’est une petite fille, pieds nus, en haillons ; une mendiante.
Elle vient du côté opposé à celui par où les rois sont sortis.
Elle se traîne dans la neige qui s’épaissit.
Elle regarde autour d’elle avec inquiétude, et monte péniblement la pente qui mène au bord du précipice.
Profond silence. Les pointes des piques restent immobiles.



Scène quatrième.

UNE MENDIANTE, ENFANT.


LA MENDIANTE.

Faites le guet.J’ai froid. Comme il fait noir ! Personne.
Du bruit ? Je crois que c’est une cloche qui sonne.
Non, c’est le vent.

Apercevant la tour.

Non, c’est le vent.Un mur ! On dirait un beffroi.

Frissonnant.