Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Tuy, Badajoz, Léon, soit ; mais que Son Altesse
« N’aura jamais le coin de la lèvre du Cid.

« Le vassal n’a pas droit de dédain sur le maître.
« On vous tire d’exil ; mais, Cid, écoutez-moi,
« Il faut dorénavant qu’il vous convienne d’être
« Aussi grand devant Dieu, moins haut devant le roi.

« Pour apaiser l’humeur du roi, fort légitime,
« Il suffit désormais que le roi, comme il sied,
« Sente qu’en lui parlant vous avez de l’estime. »
Babieça frappait sa litière du pied,

Les chiens tiraient leur chaîne et grondaient à la porte,
Et le Cid répondit au roi Santos-le-Roux :
— Sire, il faudrait d’abord que vous fissiez en sorte
Que j’eusse de l’estime en vous parlant à vous.