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Que le soir teint de pourpre et le matin d’opale,
Dans un éloignement mystérieux et pâle,
Au-delà de la ville et du fleuve, au-dessus
D’un tas de petits monts sous la brume aperçus
Où se perd Oyarzun avec sa butte informe,
Il voit dans la nuée une figure énorme ;
Un mont blême et terrible emplit le fond des cieux ;
Un pignon de l’abîme, un bloc prodigieux
Se dresse, aux lieux profonds mêlant les lieux sublimes,
Sombre apparition de gouffres et de cîmes,
Il est là ; le regard croit sous son porche obscur
Voir le nœud monstrueux de l’ombre et de l’azur,
Et son faîte est un toit sans brouillard et sans voile,
Où ne peut se poser d’autre oiseau que l’étoile ;
C’est le Pic du Midi.

C’est le Pic du Midi. L’histoire voit le Cid.


III


Grande nouvelle. Émoi dans tout Valladolid.
Quoi ? Qu’est-ce donc ? Le roi se dément ! Le roi cède !