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Nous vivons aux solitudes
Où tout croît dans les sentiers
Excepté les habitudes
Des valets et des portiers.

Nous fauchons nos foins, nos seigles,
Et nos blés aux flancs des monts ;
Nous entendons des cris d’aigles
Et nous nous y conformons.

Nous savons ce que vous faites,
Sire, et, loin de son lever,
De ses gibets, de ses fêtes,
Le prince nous sent rêver.

Nous avons l’absence fière ;
Et sommes peu courtisans,
Ayant sur nous la poussière
Des batailles et des ans.

Et c’est pourquoi je te parle
Comme parlait, grave et seul,
À ton aïeul Boson d’Arle
Gil de Bivar mon aïeul.