Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le traître est pire qu’un more ;
De son souffle il craint le bruit ;
Il met un masque d’aurore
Sur un visage de nuit ;

Rouge aujourd’hui comme braise,
Noir hier comme charbon.
Roi, moi je respire à l’aise ;
Et quand je parle, c’est bon.

Roi, je suis un homme probe
De l’antique probité.
Chimène recoud ma robe,
Mais non pas ma loyauté.

Je sonne à l’ancienne mode
La cloche de mon beffroi.
Je trouve même incommode
D’avoir des fourbes chez moi.

Sous cette fange, avarice,
Vol, débauche, trahison,
Je ne veux pas qu’on pourrisse
Le plancher de ma maison.