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XII

Le roi méchant.


J’ai, dans Albe et dans Girone,
Vu l’honnête homme flétri,
Et des gens dignes d’un trône
Qu’on liait au pilori ;

J’ai vu, c’est mon amertume,
Tes bourreaux abattre, ô roi,
Des fronts qu’on avait coutume
De saluer plus que toi.

Rois, Dieu fait croître où nous sommes,
Dans ce monde de péchés,
Une herbe de têtes d’hommes,
Et c’est vous qui la fauchez.

Ah ! nos maîtres, quand vous n’êtes,
Avec vos vils compagnons,
Occupés que de sornettes,
Nous pleurons et nous saignons.