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C’est pourquoi ceux qui sont imprudents ont raison.
Les deux mille vaisseaux qu’on voit à l’horizon
Ne me font pas peur. J’ai nos quatre cents galères,
L’onde, l’ombre, l’écueil, le vent, et nos colères.
Il est temps que les dieux nous aident, et d’ailleurs
Nous serons pires, nous, s’ils ne sont pas meilleurs.
Nous les ferons rougir de nous trahir. Le sage,
C’est le hardi. Vaincu, moi, je crache au visage
Du destin ; et, vainqueur, et mon pays sauvé,
J’entre au temple et je baise à genoux le pavé.
Combattons. —

Combattons. — Comme s’ils entendaient ces paroles
Les vaisseaux secouaient aux vents leurs banderolles ;
Deux jours après, à l’heure où l’aube se leva,
Les chevaux du soleil dirent : Xercès s’en va !