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LA LÉGENDE DES SIÈCLES.

Et la cendre des morts mesure aux vivants l’heure.

Rois, le sablier tremble et la clepsydre pleure ;
Pourquoi ? le savez-vous, rois ? C’est que chacun d’eux
Voit au delà de vous, ô princes hasardeux,
Le dedans du sépulcre et de la catacombe,
Et la forme que prend le trône dans la tombe.


le cinquième sphinx




Les quatre conquérants de l’Asie étaient grands ;
Leurs colères roulaient ainsi que des torrents ;
Quand ils marchaient, la terre oscillait sur son axe ;
Thuras tenait le Phase, Ochus avait L’Araxe,
Gour la Perse, et le roi fatal, Phul-Bélézys,
Sur l’Inde monstrueuse et triste était assis ;
Quand Cyrus les lia tous quatre à son quadrige,
L’Euphrate eut peur ; Ninive, en voyant ce prodige,
Disait : « Quel est ce char étrange et radieux
Que traîne un formidable attelage de dieux ? »
Ainsi parlait le peuple, ainsi parlait l’armée ;
Tout s’est évanoui, puisque tout est fumée.