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ÉVIRADNUS.

Or, en juin, la Lusace, en août, les Moraves,
Font la fête du trône et sacrent leurs margraves ;
C’est aujourd’hui le jour du burg mystérieux ;
Mahaud viendra ce soir souper chez ses aïeux.

Qu’est-ce que tout cela fait à l’herbe des plaines,
Aux oiseaux, à la fleur, au nuage, aux fontaines ?
Qu’est-ce que tout cela fait aux arbres des bois ?
Que le peuple ait des jougs et que l’homme ait des rois,
L’eau coule, le vent passe et murmure : Qu’importe !


VII

La salle à manger



La salle est gigantesque ; elle n’a qu’une porte ;
Le mur fuit dans la brume et semble illimité ;
En face de la porte, à l’autre extrémité,
Brille, étrange et splendide, une table adossée
Au fond de ce livide et froid rez-de-chaussée ;
La salle a pour plafond les charpentes du toit ;
Cette table n’attend qu’un convive ; on n’y voit
Qu’un fauteuil sous un dais qui pend aux poutres noires ;
Les anciens temps ont peint sur le mur leurs histoires :