Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/138

Cette page n’a pas encore été corrigée


On dirait un fantôme avec son blanc suaire.

L’arche est sur une estrade au fond du sanctuaire ;
Elohim lui laissa l’empreinte de son doigt ;
Un éblouissement l’environne, et l’on voit
Des boîtes de parfum d’aspic sur chaque marche
Du degré qui se perd sous la splendeur de l’arche.


Caïphe est de la chose éternelle occupé.

Un docteur cependant, Rosmophim de Joppé
A soulevé ce voile et marche vers Caïphe
Qui ne dérange pas son geste de pontife
Et n’ouvre qu’à demi son œil vague et fermé.

Le prêtre dit : — Je viens. Je me suis informé,
Hannasci, de celui des douze auquel tu penses.
C’est lui que dans la bande on charge des dépenses ;
Quand on voyage, il compte avec les hôteliers ;
Les autres semblent fiers de porter leurs colliers ;
Lui seul a l’air d’un loup parmi les chiens ; sa voie
Est obscure ; à Naïm, une fille de joie
Avait, avec du baume et des parfums, lavé
Les pieds du maître, un peu meurtris par le pavé ;