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Calme, il y croit toujours sentir peser le sort.
Tout homme ici-bas porte en sa main une chose
Où, du bien et du mal, de l’effet, de la cause,
Du genre humain, de Dieu, du gouffre, il sent le poids ;
Le juge au front morose a son livre des lois,
Le roi son sceptre d’or, le fossoyeur sa pelle.

Tous les soirs, il conduit l’enfant à la chapelle ;
L’enfant prie et regarde avec ses yeux si beaux,
Gaie, et questionnant l’aïeul sur les tombeaux ;
Et Fabrice a dans l’œil une humide étincelle.
La main qui tremble aidant la marche qui chancelle,
Ils vont sous les portails et le long des piliers
Peuplés de séraphins mêlés aux chevaliers ;
Chaque statue, émue à leur pas doux et sombre,
Vibre, et toutes ont l’air de saluer dans l’ombre,
Les héros le vieillard, et les anges l’enfant.

Parfois Isoretta, que sa grâce défend,