Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/532

Cette page n’a pas encore été corrigée

» La mer à Ladislas, la terre à Sigismond, » À la condition que, si je le réclame, » Le roi m’offre sa tête et l’empereur son âme. »

— Serait-ce lui ? dit Joss. Spectre aux yeux fulgurants, Es-tu Satan ?

— Je suis plus et moins. Je ne prends Que vos têtes, ô rois des crimes et des trames, Laissant sous l’ongle noir se débattre vos âmes. »

Ils se regardent, fous, brisés, courbant le front, Et Zéno dit à Joss : « Hein ! qu’est-ce que c’est donc ? »

Joss bégaye : « Oui, la nuit nous tient. Pas de refuge. De quelle part viens-tu ? Qu’es-tu, spectre ?

— Le juge.

— Grâce ! »

La voix reprend :

« Dieu conduit par la main Le vengeur en travers de votre affreux chemin ; L’heure où vous existiez est une heure sonnée ; Rien ne peut plus bouger dans votre destinée ; L’idée inébranlable et calme est dans le joint. Oui, je vous regardais. Vous ne vous doutiez point