Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/494

Cette page n’a pas encore été corrigée

Vient de Frise, pays célèbre par ses draps ; Et, pour les fruits, brugnons, fraises, pommes, cédrats, Les pâtres de la Murg ont sculpté les sébiles ; Ces orfévres du bois sont des rustres habiles Qui font sur une écuelle ondoyer des jardins Et des monts où l’on voit fuir des chasses aux daims. Sur une vasque d’or aux anses florentines, Des actéons cornus et chaussés de bottines Luttent, l’épée au poing, contre des lévriers ; Des branches de glaïeuls et de genévriers, Des roses, des bouquets d’anis, une jonchée De sauge tout en fleur nouvellement fauchée, Couvrent d’un frais parfum de printemps répandu Un tapis d’Ispahan sous la table étendu. Dehors, c’est la ruine et c’est la solitude.