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ces paroles énigmatiques, aujourd’hui expliquées : Le destin n’ouvre pas une porte sans en fermer une autre.

Tout était consommé. Les dernières ombres étaient sur lui. Tout homme peut avoir dans sa destinée une fin du monde pour lui seul. Cela s’appelle le désespoir. L’âme est pleine d’étoiles tombantes.

Voilà donc où il en était !

Une fumée avait passé. Il avait été mêlé à cette fumée. Elle s’était épaissie sur ses yeux ; elle était entrée dans son cerveau. Il avait été, au dehors, aveuglé ; au dedans, enivré. Cela avait duré le temps qu’une fumée passe. Puis tout s’était dissipé, la fumée et sa vie. Réveillé de ce rêve, il se retrouvait seul.

Tout évanoui. Tout en allé. Tout perdu. La nuit. Rien. C’était là son horizon.

Il était seul.

Seul a un synonyme : mort.

Le désespoir est un compteur. Il tient à faire son total. Rien ne lui échappe. Il additionne