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corridors où abondait le faste ; dorures, marbres, boiseries ciselées, soies d’orient ; avec des recoins pleins de précaution et d’obscurité, d’autres pleins de lumière. C’étaient des galetas riches et gais, des réduits vernis, luisants, revêtus de faïences de Hollande ou d’azulejos de Portugal, des embrasures de hautes fenêtres coupées en soupentes, et des cabinets tout en vitres, jolies lanternes logeables. Les épaisseurs de mur, évidées, étaient habitables. Çà et là, des bonbonnières, qui étaient des garde-robes. Cela s’appelait « les petits appartements ». C’est là qu’on commettait les crimes.

Si l’on avait à tuer le duc de Guise ou à fourvoyer la jolie présidente de Sylvecane, ou, plus tard, à étouffer les cris des petites qu’amenait Lebel, c’était commode. Logis compliqué, inintelligible à un nouveau venu. Lieu des rapts ; fond ignoré où aboutissaient les disparitions. Dans ces élégantes cavernes les princes et les seigneurs déposaient leur butin ; le comte de Charolais y cachait madame Courchamp, la