Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de cette femme, ce page porte-queue. La mémoire prend des notes souvent à notre insu ; et, sans que Gwynplaine s’en doutât, les joues rondes, la mine sérieuse, la calotte galonnée et le bouquet de plumes du mousse de la dame laissèrent une trace quelconque dans son esprit. Ce groom du reste ne faisait rien pour se faire regarder ; attirer l’attention, c’est manquer de respect ; il se tenait debout et passif au fond de la loge, et reculé aussi loin que le permettait la porte fermée.

Quoique son muchacho porte-queue fût là, cette femme n’en était pas moins seule dans le compartiment, attendu qu’un valet ne compte pas.

Si puissante que fût la diversion produite par cette personne qui faisait l’effet d’un personnage, le dénoûment de Chaos vaincu fut plus puissant encore. L’impression fut, comme toujours, irrésistible. Peut-être même y eut-il dans la salle, à cause de la radieuse spectatrice, car quelquefois le spectateur s’ajoute au spectacle, un sur-