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saints de pierre dans les églises. Jacques II, qui avait su choisir Jeffreys et Kirke, était un prince imbu de vraie religion, il se mortifiait par la laideur de ses maîtresses, il écoutait le père la Colombière, ce prédicateur qui était presque aussi onctueux que le père Cheminais, mais avec plus de feu, et qui eut la gloire d’être dans la première moitié de sa vie le conseiller de Jacques II, et dans la seconde l’inspirateur de Marie Alacoque. C’est grâce à cette forte nourriture religieuse que plus tard Jacques II put supporter dignement l’exil et donner dans sa retraite de Saint-Germain le spectacle d’un roi supérieur l’adversité, touchant avec calme les écrouelles, et conversant avec des jésuites.

On comprend qu’un tel roi dût, dans une certaine mesure, se préoccuper d’un rebelle comme lord Linnæus Clancharlie. Les pairies héréditairement transmissibles contenant une certaine quantité d’avenir, il était évident que, s’il y avait quelque précaution à prendre du côté de ce lord, Jacques II n’hésiterait pas.