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de carton, un malheureux ami dessous, et dehors la tempête, une pomme de terre, du feu gros comme le poing, des parasites, le vent pénétrant par toutes les fentes, pas le sou, et des paquets qui se mettent à aboyer. On les ouvre, on trouve dedans des gueuses. Si c’est là un sort ! J’ajoute que les lois sont violées. Ah ! vagabond avec ta vagabonde, malicieux pick-pocket, avorton mal intentionné, ah ! tu circules dans les rues passé le couvre-feu ! Si notre bon roi le savait, c’est lui qui te ferait joliment flanquer dans un cul de basse-fosse pour t’apprendre ! Monsieur se promène la nuit avec mademoiselle ! Par quinze degrés de froid, nu-tête, nu-pieds ! sache que c’est défendu. Il y a des règlements et ordonnances, factieux ! les vagabonds sont punis, les honnêtes gens qui ont des maisons à eux sont gardés et protégés, les rois sont les pères du peuple. Je suis domicilié, moi ! Tu aurais été fouetté en place publique, si l’on t’avait rencontré, et c’eût été bien fait. Il faut de l’ordre dans un état policé. Moi j’ai eu tort de ne pas te dénoncer au constable. Mais je suis comme cela, je comprends le bien, et je fais le mal. Ah ! le ruffian ! m’arriver dans