Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 1.djvu/320

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Devant lui se développait de nouveau la sombre perte de vue des plaines.

Il regarda à terre, cherchant un sentier.

Tout à coup il se baissa.

Il venait d’apercevoir dans la neige quelque chose qui lui semblait une trace.

C’était une trace en effet, la marque d’un pied. La blancheur de la neige découpait nettement l’empreinte et la faisait très visible. Il la considéra. C’était un pied nu, plus petit qu’un pied d’homme, plus grand qu’un pied d’enfant.

Probablement le pied d’une femme.

Au delà de cette empreinte, il y en avait une autre, puis une autre ; les empreintes se succédaient, à la distance d’un pas, et s’enfonçaient dans la plaine vers la droite. Elles étaient encore fraîches et couvertes de peu de neige. Une femme venait de passer là.

Cette femme avait marché et s’en était allée dans la direction même où l’enfant avait vu des fumées.

L’enfant, l’œil fixé sur les empreintes, se mit à suivre ce pas.