Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 1.djvu/255

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se modelaient par de vives lignes vermeilles, et les plans inclinés par de sanglants glissements de clarté. À mesure qu’on avançait, le relief de l’écueil croissait et montait, sinistre.

Une des femmes, l’irlandaise, dévidait éperdument son rosaire.

À défaut du patron, qui était le pilote, restait le chef, qui était le capitaine. Les basques savent tous la montagne et la mer. Ils sont hardis aux précipices et inventifs dans les catastrophes.

On arrivait, on allait toucher. On fut tout à coup si près de la grande roche du nord des Casquets, que subitement elle éclipsa le phare. On ne vit plus qu’elle, et de la lueur derrière. Cette roche debout dans la brume ressemblait à une grande femme noire avec une coiffe de feu.

Cette roche mal famée se nomme le Biblet. Elle contrebute au septentrion l’écueil qu’un autre récif, l’Étacq-aux-Guilmets, contrebute au midi.

Le chef regarda le Biblet, et cria :

— Un homme de bonne volonté pour porter un grelin au brisant ! Y a-t-il ici quelqu’un qui sache nager ?

Pas de réponse.