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On ne verra crouler sous vos battements d’ailes
Voltaire et Diderot, ces fermes citadelles,
Platon qu’Horace aimait,
Et ce vieux Dante ouvert, au fond des cieux qu’il dore,
Sur le noir passé, comme une porte d’aurore
Sur un sombre sommet.

Ce rocher, ce granit, ce mont, la pyramide,
Debout dans l’ouragan sur le sable numide,
Hanté par les esprits,
S’aperçoit-il qu’il est, lui l’âpre hiéroglyphe,
Insulté par la fiente ou rayé par la griffe
De la chauve-souris ?

Non, l’avenir ne peut mourir de vos morsures.
Les flèches du matin sont divines et sûres ;
Nous vaincrons, nous voyons !
Erreurs, le vrai vous tue ; ô nuit, le jour te vise ;
Et nous ne craignons pas que jamais l’aube épuise
Son carquois de rayons.