Page:Hugo - L'Année terrible, 1872.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée


Le peuple, immense pèlerin ;
Vos chants, vos songes, vos pensées,
Semblent des urnes renversées
D’où tombent des rythmes d’airain.

Bientôt le jour sur son quadrige
De l’ombre ouvrira les rideaux ;
Vers l’aurore tout se dirige,
Même ceux qui tournent le dos ;
L’un y marche et l’autre y recule ;
L’avenir dans ce crépuscule
Dresse sa tour étrange à voir,
Tour obscure, mais étoilée ;
Vos strophes à toute volée
Sonnent dans ce grand clocher noir.