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Côté des hommes. Soit. C’est le meilleur côté ;
Je le veux bien. Pourtant naguère j’ai noté,
Pour les mettre à profit, les choses fort honnêtes
Que le lion disait à l’ours ; côté des bêtes.
C’est à peu prés ceci :

— L’ours ! il est peu moral
De venir, dans l’espoir de passer caporal,
M’attaquer, moi qui suis ton frère ayant des ongles.
L’ours ! tu vis dans la neige et je vis dans les jongles ;
Tu viens du nord, je suis du midi. Ce Néron
N’est rien qu’un nom hideux soufflé dans un clairon.
Il a pris un morceau de l’Europe quelconque ;
Cent héraults, appliquant leurs bouches à leur conque,
Précédent ce tueur qui vainquit par hasard ;
César fut crocodile et Néron est lézard ;
L’un est le grand, et l’autre est le petit. Mon frère,
Méprisons ces gens-là. Nous battre ! pourquoi faire ?