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Qui pour créer un lys, ou gonfler un bourgeon,
Ou pousser une feuille à travers les écorces,
Prodigue l’océan mystérieux des forces ;
Qui n’a l’air de savoir que faire de l’amas
Des neiges, et de l’urne obscure des frimas
Toujours prête à noyer les cieux ; qui parfois semble,
Laissant dépendre tout d’un point d’appui qui tremble,
D’un roseau, d’un hasard, d’un souffle aérien,
S’épuiser en efforts prodigieux pour rien ;
Qui se sert d’un titan moins bien que d’un pygmée ;
Qui dépense en colère inutile, en fumée,
Tous ces géants, Vésuve, Etna, Chimborazo,
Et fait porter un monde à l’aile d’un oiseau !