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LA FÊTE DU 27 FÉVRIER

grand justicier de la cause des peuples ; le Cercle de la Fédération a envoyé une grande couronne d’or et d’argent ; le Cercle de l’Aurore, une superbe palme d’or et d’argent ; la société le Réveil social, une palme d’or.

À chaque instant, une délégation des départements vient apporter des fleurs ; des bouquets merveilleux arrivent du Midi, de Nice, de Toulon ; l’un d’eux, tout entier de myosotis, avec ces mots en fleurs rouges : À Victor Hugo. Un autre, énorme, fait de superbes violettes, avec les initiales du poète tracées en fleurs de jasmin blanc.

L’intérieur de la maison est aussi tout fleuri ; depuis la veille, chaque heure apporte une foule de bouquets qui décorent le salon, la salle à manger, la véranda. Partout, partout de la verdure et des fleurs. Une couronne immense a été envoyée par la Comédie-Française, faite de roses blanches et roses, avec les titres, brodés sur des drapelets de soie rouge, des drames du poète représentés au Théâtre-français : Hernani, Le Roi s’amuse, Angelo, Les Burgraves, Marion de Lorme, Ruy Blas.


À dix heures et demie, dans une maison qui fait face à celle du poète, s’organise le cortège de petits enfants qui doivent dire un compliment au Maître. Une bannière bleue et rose, avec cette inscription : L’Art d’être grand-père, est tenue par une petite fille, ayant à ses côtés des enfants qui portent des bouquets et tiennent les rubans de la bannière.

Au dehors, s’est organisé le défilé des enfants des écoles, qu’on a amenés à cette heure pour qu’ils ne courent aucun danger dans la foule ; les petites filles bleues et roses prennent la tête du cortège, accompagnées des membres du comité.

La députation est introduite dans le salon, et Victor Hugo embrasse d’abord la plus petite, en disant : — Je vous embrasse tous en elle, mes chers enfants. — Comme ils sont charmants ! ajoute le poète ; et il dit : Je veux embrasser aussi la porte-bannière.

L’enfant, qui est la fille de notre confrère Étiévant, récite avec une grâce émue ces jolies strophes de Catulle Mendès :

Nous sommes les petits pinsons,
Les fauvettes au vol espiègle
Qui viennent chanter des chansons
À l’Aigle.