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DEPUIS L’EXIL. — 1877.
Séance publique du sénat.
12 juin 1877.
Messieurs,

Un conflit éclate entre deux pouvoirs. Il appartient au sénat de les départager. C’est aujourd’hui que le sénat va être juge.

Et c’est aujourd’hui que le sénat va être jugé. (Applaudissements à gauche.)

Car si au-dessus du gouvernement il y a le sénat, au-dessus du sénat il y a la nation.

Jamais situation n’a été plus grave.

Il dépend aujourd’hui du sénat de pacifier la France ou de la troubler.

Et pacifier la France, c’est rassurer l’Europe ; et troubler la France, c’est alarmer le monde.

Cette délivrance ou cette catastrophe dépendent du sénat.

Messieurs, le sénat va aujourd’hui faire sa preuve. Le sénat aujourd’hui peut être fondé par le sénat. (Bruit à droite. — Approbation à gauche.)

L’occasion est unique, vous ne la laisserez pas échapper.

Quelques publicistes doutent que le sénat soit utile ; montrez que le sénat est nécessaire.

La France est en péril, venez au secours de la France. (Bravos à gauche.)

Messieurs, le passé donne quelquefois des renseignements. De certains crimes, que l’histoire n’oublie pas, ont des