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LE SEIZE MAI. — LA PROROGATION.

souvenirs, et qu’il s’arrêtera. Je recommande au pouvoir personnel la lecture attentive de la constitution. (Mouvement.)

Il y a là sur la responsabilité plusieurs articles sérieux.

J’en pourrais dire davantage. Mais je me borne à ces quelques paroles. J’ai une fonction comme sénateur et une mission comme citoyen ; je ne faillirai ni à l’une ni à l’autre.

Vous, mes collègues, vous résisterez vaillamment, je le sais et je le déclare, aux empiétements illégaux et aux usurpations inconstitutionnelles. Surveillons plus que jamais le pouvoir. Dans la situation où nous sommes, souvenez-vous de ceci : toute la défiance que vous montrerez au nouveau ministère, vous sera rendue en confiance par la nation.

Messieurs, rassurons la France, rassurons-la dans le présent, rassurons-la dans l’avenir.

La république est une délivrance définitive. Espérance est un des noms de la liberté. Aucun piège ne réussira. La vérité et la raison prévaudront. La justice triomphera de la magistrature. La conscience humaine triomphera du clergé. La souveraineté nationale triomphera des dictatures, cléricales ou soldatesques.

La France peut compter sur nous, et nous pouvons compter sur elle.

Soyons fidèles à tous nos devoirs, et à tous nos droits. (Adhésion unanime. — Applaudissements prolongés.)